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14 avril 2020 à 10 h 22 min #1345Pierre N’GAHANE
Crise du Covid-19 – Retour d’expérience sur la première période de confinement (16 au 30 mars 2020) par Pierre N’Gahane, Préfet de la Marne.
La pandémie du Covid-19, inédite par son ampleur, a frappé durement la région Grand Est pendant la première période de confinement. Le rassemblement évangélique organisé du 17 au 24 février 2020 à Mulhouse, foyer initial de l’épidémie dans la région, a favorisé la contamination de milliers de personnes.
La Marne a connu son premier décès le 11 mars 2020, soit 6 jours avant la mise en œuvre du confinement annoncé par le Président de la République. Cette crise sanitaire, qui bouleverse la vie de nos concitoyens et plus globalement l’ensemble de l’activité de notre pays, s’est traduite par la prise de mesures spécifiques destinées à garantir la mobilisation des services de l’État dans toutes ses composantes (gestion de la crise sanitaire, continuité pédagogique, contrôle du confinement, incitation au maintien de l’activité économique, accompagnement des publics fragiles).
Dès le début de la crise, un COD numérique réunissant les principaux acteurs de la gestion de la crise a été installé en préfecture. Sa composition s’est progressivement élargie pour intégrer des interlocuteurs essentiels à la compréhension de la crise (conseil régional et départemental, La Poste…). Si ces deux premières semaines de gestion de la crise ont ainsi vu naître de nouvelles modalités de coopération et de mise en œuvre de l’action publique, elles ont également fait apparaître des enjeux techniques et organisationnels de l’État territorial :
- en préfecture et en sous-préfectures, les services se sont rapidement organisés pour déployer le plan de continuité des services qui a conduit à confiner à domicile plus de 80 % des agents. Le recours au télétravail a été mobilisé non sans difficultés techniques, constituant indéniablement un axe de marge de progrès pour de notre organisation.
- Dans ce contexte, les services de la préfecture ont fait porter leurs efforts sur la gestion de crise stricto sensu (organisation de la cellule de crise, mise en place d’une cellule de communication de crise, recensement et collecte d’équipements de protection individuelle, déploiement des plans de secours…), le dialogue et l’information des acteurs du territoire dont les élus et surtout la mise en place des instructions gouvernementales (application de l’interdiction de tenue des marchés alimentaires, le contrôle des déplacements,…).
- Au-delà du pilotage de la gestion de crise à l’échelon départemental, l’importance de coordonner l’action de l’État au niveau régional et zonal est rapidement apparue primordiale. Sous l’autorité de la préfète de région, la réunion quotidienne des préfets de département, et du DG de l’ARS a permis un partage utile de l’information, des difficultés rencontrées et des bonnes pratiques locales. Des difficultés techniques de connexion ou liées à la saturation de la bande passante ont dû être surmontées par ailleurs.
- Cette première phase de gestion de la crise a souvent mis en exergue les ajustements à faire entre services dont la représentation territoriale est différente.
Ces enjeux ne remettent bien entendu pas en cause l’effort global et collectif entrepris pour faire face à une crise sans précédent. Elle a été l’occasion de réaffirmer le rôle du préfet dans la gestion de crise.
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